Carnet de route

ISLANDE juillet 2023- Trek du Laugavegur et cote sud

Le 25/07/2023 par DEJEAN catherine

SEJOUR EN ISLANDE DU 7 au 19 JUILLET 2023 - PETIT CARNET DE ROUTE 

 la vidéo :    film magique ICI

Intense, minutieuse et stratégique préparation de nos sacs pour y engouffrer vêtements d’hiver et de pluie, chaussures de marche et… 6 jours de nourriture ; casse-tête, pour une pesée à l’aéroport de sacs de 8 kg (record absolu de Sylvie) à 12kg pour la plupart.

Champagne pour l’anniversaire de Hubert et pour le bonheur de tous les 10 à se retrouver pour un trek et voyage que nous savons tous déjà exceptionnel.

De l’avion Ice Landair, le ton est donné, nous sommes dans un autre monde…   avec la curieuse impression d’alunir sur un chemin de lupins violet.

Quelques heures et une nuit à Reykjavik (la baie des fumées) et dans la superbe église cathédrale en forme de fusée d’orgues basaltiques, un temps suspendu par les ondulations musicales de la jeune organiste.

  • Et nous voilà partis dans un bus robuste « Trex » sur la fameuse route numéro 1,130 kilomètres qui défilent, de plaines verdoyantes semées de pastilles blanches d foins emballés, de nombreux chevaux, quelques gros moutons, des champs de lupins, pas d’arbre, maisons rares et éparses mais long embouteillage incongru à Selfoss .

Le bus quitte la route principale et s’engage vers les hautes terres, quelques kilomètres plus loin, nous prenons une piste poussiéreuse F208 de 50 km, décors de films époustouflants, champs tourmentés de laves noires et plaines désertiques à perte de vue, traversées de la rivière glaciaire. Le bus nous dépose au bout du monde, lové dans l’immense coude de la rivière, le campement a une allure de camp de base avec une multitude de tentes rondes déposées sur des maigres tapis de verdure autour des baraquements du refuge Landmanalaugar.

Nos sacs à peine déposés, première balade sous un ciel encore d’azur.

 David nous met à l’épreuve : Escalade de l’arête et ses 390 mètres de dénivelé du Blàhnúkur, le cratère bleu, paysage unique, époustouflant de montagnes grises- dorées-mordorées avec au fond comme gardien de ce temple, les glaciers.

Superbe descente sur un sentier de cendre grise illuminé de quelques névés. Nous revenons au camp par un dédale chaotique de champ de lave.

Puis premier et délicieux bain dans les sources chaudes.

  • 9 juillet. Et au matin, après une vraie nuit blanche et quelques grimaces à caler nos sacs sur nos épaules, l’aventure du Laugavegur commence.

 Des massifs de rhyolithe aux couleurs vertes et grises nuancées de rouge et de brun, circulant dans des sentiers scintillants d’obsidiennes noires, émerveillés par les mousses vert- fluo, attirés par les fumées des solfatares au parfum de soufre et leurs eaux bouillonnantes, traversant des névés nous avançons pas à pas au rythme de nos souffles alourdis par les sacs.  Dépassée ou envoutée… par la magie des lieux ou des elfes… ? Ressenti au-delà des mots.

Royaume de Thulé au-delà des vents ? Voyage au centre de la terre ? Pays de la genèse ou de l’enfer ?

 Après quelques 5 heures de marche, le drapeau du premier refuge Hrafntinnusker apparaît perché dans un paysage lunaire arrondi par l’érosion.

Repas lyophilisé et un peu de sucré, le repas est vite bouclé.

  • 10 juillet. A chaque jour, un autre tableau-nature sous des immenses et magnifiques cieux.

 Après les spectacles minéraux des montagnes de rhyolite, un autre décor au détour d’un col un désert volcanique tourmenté, gris et noir rayé de névés, cerné par des immenses glaciers. Absence encore presque totale de végétation, univers hostile, austère, aux airs de genèse ou d’enfer sous un ciel assombri. 

Premier gué à franchir avec la totale délectation de tremper ses pieds dans l’eau des glaciers et puis au loin dans une vaste plaine presque verdoyante miroite le lac Alftavatn , les drapeaux et les toits rouges du refuge éponyme. Sommet du Brattàals ou tour du lac pour les plus ardis.

David nous quitte… en puissant 4X4 mené par une puissante Islandaise. Atmosphère encore plombée le soir par des américains sans borne, engorgés de bière.

  • 11 juillet. La route continue vers Emstrur étape la plus longue,15km.

 Deux amusants passages de gués et nous traçons dans l’espace sans fin sur les immenses chemins bruns impeccablement jalonnés sous un soleil fidèle. Espaces d’abord verdoyants du Hvanngil à la couverture végétale rase et fragile. Passés le solide pont sous les eaux fulgurantes du torrent glaciaire, contraste encore d’un autre monde, désertique, de cendre marron gris. La route est longue, facile, propice au recueillement. Au loin, la blancheur des glaciers s’entremêle aux cumulus.  Émergent par magie du sol rugueux, quelques bouquets de silènes qui explosent leurs fleurs gonflées de vie. Dernière petite côte pour descendre un large chemin de terre raviné par les 4X4 vers les toits rouges du refuge d’Emstrur entouré de jeunesses radieuses.

Bonheur d’une douche chaude en 5 minutes chrono- 500 kr.

Nous repartons pour une boucle sur les hauteurs du refuge au- dessus des immenses falaises abruptes d’une gorge profonde de 200 mètres, tortueuse et étroite, immense et incroyable entaille du fleuve Markarfljot dans des roches volcaniques colorées et tapissées de mousse. Vue magique sur le glacier Myrdalsjökull qui se rapproche chaque jour un peu plus.

L’Islande offre décidément un spectacle permanent.

  • 12 juillet. Soleil encore et toujours pour l’étape de 15 km vers Thorsmork.

 Petite photo traditionnelle du départ, par notre belle Karen, compagne émouvante de voyage au regard clair et lumineux.

Immédiatement au bord du sentier, un grand panneau avise les randonneurs de la conduite à tenir en cas d’éruption, histoire de nous rappeler que nous sommes sur le couvercle d’une bouilloire en constante ébullition.

 Ici, domaine du redoutable monstre Katla, surveillé en permanence, volcan recouvert par la calotte glaciaire du Myrdalsjökull, responsable d’éruptions sous glaciaires ayant entrainé des débâcles glaciaires destructrices.

Petite descente magnifique dans le canyon et passage du pont sous lequel s’écoule, calmé le Markarfljot. Remontée dans une végétation de plus en plus présente, les ravins s’adoucissent en plaine évasée aux nuances de fleurs et de plantes rosées avec toujours en toile de fond les rondeurs des glaciers luisants perdus dans les nuages. Dernier et large gué qui s’ouvre sur cette fois, une oasis de végétation luxuriante : « Le bois de Thor » petit sentier enchanteur bordé de bouleaux bas, saules, arbustes, lupins, géraniums sauvages, thym, renoncules …nous déjeunons pour la première fois le cul dans l’herbe ! Avant d’entamer la descente sur notre refuge dans un cadre enchanteur mais très fréquenté. Terminus pour les « petits joueurs » du trek du Laugavegur .Haut lieu de randonnées et des végétés, avec une arrivée massive de voitures et de cars touristiques. Distraction ; mater les véhicules traverser le large fleuve !! Déception pour le ravitaillement, on se contente de voir la préparation du gigot et sentir les pates bolognaises de quelques privilégiés.

  • 13 juillet. Etape la plus dure, 925m de dénivelé, nous entamons la grimpe vers le col Fimmvôduhals avec Karen et Léo le jeune et sémillant futur marié.

Montée sur les arêtes grises, passage à la corde, dans un univers de plus en plus fascinant et austère de lave pulvérisée, nous nous rapprochons des glaciers et arrivons avec assez de facilité au col à 1010 mètres entre les calottes glaciaires de d’Eyjafjallajoküll et de Myrdalsjökull.  C’est à ce col que s’est déroulé la première phase éruptive de l’Eyjafjöll, actif de mars à octobre 2010, (on se souvient des perturbations du trafic aérien et de la difficulté des journalistes à prononcer son nom !!) . Nous montons sur un des cratères volcaniques nés lors de cette éruption ! Poursuite de la rando dans le désert de lave entrecoupé de névés donnant un saisissant contraste de noir et de blanc sous un ciel d’azur, nous arrivons au bout du bout du monde dans le froid et le vent au refuge au toit de tôle pentu :Baldvinsskàli.

Pauvre famille insouciante et démunie virée de main de maître par la gardienne des lieux et livrée aux éléments !

  • 14 juillet. Descente facile et radieuse sur la lande tapissée de mousse épaisse, le long des gorges de la Hvita « rivière blanche » qui se joue sans fin en singulières cascades, pour arriver à l’immense « star » de Skogarfoss .

Fin du trek, 93 km pour moi et plus pour certains… ! Vrai repas savouré. Séparation avec nos jeunes protégés.

 C’est avec impatience et bonheur que nous attendons David, il sort du bus souriant, l’épaule en écharpe et une délicate attention : des fruits pour ses ouailles !

Le trek est fini mais un autre voyage commence de merveilles en merveilles : la langue glaciaire qui se désagrège avec fracas dans les eaux de la lagune pour dissoudre ses icebergs dans l’océan , instants ahurissants et magiques ; des cascades singulières ; des larges vallées verdoyantes ou s’étalent à foison les immenses fleuves gris ; les geysers capricieux ; nos  bains dans les rivières chaudes ou dans le lagon bleu ; l’incroyable faille entre deux mondes et en cadeau final spécial pour David , en apothéose ,«  le petit bélier » en éruption !

Merci David pour ce travail acharné et l’attention aux détails, ce voyage était un fabuleux voyage dans le temps !

Merci Philippe de tout rendre possible.

Merci à chacun de ses particularités et richesses.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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