Carnet de route

Rassemblement Ski - Raquettes
Le 02/02/2020 par PASCAL Marie-Ange
Rassemblement ski-raquettes du 31-1-2 février 2020
Un compte-rendu concis et complet, ponctué de chiffres ?
Un satisfecit global, une conclusion enthousiaste sur la vie du club ?
Le président l'a fait magistralement devant une cinquantaine de verres de kir dans le chalet des Balladins à Ceillac , alors je ne vais pas recommencer.
Ce qu'a souligné Philippe, c'est l'opportunité de s'initier à une activité nouvelle et même de jongler avec plusieurs dans ce week-end spécial,
Montagne, météo, encadrants, matériel, détente et bonne humeur, tout était prêt pour la réussite de ce fabuleux week-end.
Alors je vais plutôt vous raconter « ma première cascade de glace ».
C'est bien connu, il ne faut jamais dire : « Fontaine, je ne boirai pas de ton eau », ou sa variante : « Cascade, je ne grimperai jamais sur ta glace ».
J'ai toujours considéré ce sport réservé à une jeunesse pleine d'ardeur et de témérité.
Vendredi après-midi, à peine débarquée de la voiture, sous l'impulsion de Yves, Guillaume, Evelyne et les autres, je me suis retrouvée avec Chritophe et Babeth dans un vallon obscur, au pied de la chute d'eau d'Aiguilles.
Je suivais les autres, pour voir de plus près.
Les crampons attachés tant bien que mal sur les godillots, nous avons tenté de marcher sur une pente glacée, sous la tutelle d' Alain et Yves.
Voilà un programme qui nous plaît, et nous y arrivons plutôt bien,
jusque-là, je n'y croyais pas.
Mais après avoir enfilé le baudrier, Yves me tend deux piolets courbés, un dans chaque main, je réalise qu'il faut y aller.
Oui, c'est bien moi qui dois grimper sur cette immense pieuvre de glace,
Ses tentacules avancent jusqu'au sol, lisses , glissantes, faisant abandonner tout espoir de trouver des prises providentielles !
Par où l'attaquer ?
Premier coup de piolet : ça ne tient pas, la pointe effleure la glace, il faut recommencer. Plus fort. Se hisser sur les pieds.
Heureusement, des marches ont été taillées par mes prédécesseurs, permettant à mes pointes avant de mordre la glace.
Mais mes talons sont dans le vide et ça m'inquiète un peu.
J'entends l'eau couler sous les goulottes.
Ce n'est pas une garantie de solidité, d'autant que les piolets décrochent des morceaux de glace.
Il faut les planter avec toutes mes forces, c'est alors que je ne peux plus les retirer, ils restent ancrés dans la glace.
J'ai le sentiment de m'acharner sur ces colonnes bleues comme du verre brisé, Je m'élève lentement ...
J'ai de plus en plus confiance en mes gestes, même si mes doigts commencent à geler dans les gants.
Je suis heureuse d'arriver en haut, le relais est là.
En repartant, je me suis retournée pour saluer ma pieuvre, mais j'ai vu de grandes orgues cristallines à la place du monstre.
Je crois que je n'avais plus peur.
Le CAF m'a permis de grimper sur une cascade de glace à 70 ans, c'est un beau cadeau, merci à tous.