Carnet de route

Balade aux Ammonites
Le 07/04/2019 par Marie-Ange
Qu’est-ce qui peut bien pousser une poignée de cafistes à se lever aux aurores par ce matin grisâtre d’avril ?
Un départ en balade assurément…
Mais cette fois-ci, il ne s’agit ni de grimper en haut d’un sommet, ni de parcourir des sentiers lointains.
Le voyage ne sera pas long, il ne sera pas fatigant.Il ne sera pas dans l’espace. Ou juste un peu..
Notre voyage sera dans le temps.
Car René va nous conduire loin, très loin dans l’histoire de la Terre, à des millions d’années avant l’apparition de Lucy, notre aïeule africaine, ou de nos cousins du Cro Magnon.
Et c’est là tout le mérite de notre guide : nous embarquer dans un monde qu’il faut imaginer, mais qui a bien existé, un monde vivant mais sans êtres humains.
Adieu l’anthropomorphisme partagé par de nombreux contemporains !
Libérons notre esprit, oublions notre condition d’Homme tout puissant et projetons-nous au pays des roches, des glaces, des séïsmes, un monde hostile où des êtres vivants ont dû s’adapter pour survivre, et laisser une trace pour que nous puissions les connaître aujourd’hui, nous les habitants de cette même planète.
René nous a présenté les belles ammonites incrustées dans une dalle depuis le Jurassique.
Une sorte de cimetière marin, en quelque sorte.
Ses dessins nous expliquent comment elles se déplaçaient au fond de la mer Thétys, quand le pays dignois dormait encore sous les eaux.
S’approcher si intimement de ce petit mollusque disparu depuis plus de 200 Ma procure une émotion partagée par tous nos amis.
Puis c’est le tour de l’ichtyosaure : lui repose seul dans la garrigue, bien accroché à son rocher.
Le temps, le climat, les secousses, l’érosion ont eu la bonté de conserver son squelette en entier, pour nous offrir une image complète de ce « moitié-poisson, moitié- lézard ».
Lui aussi pouvait nager ici, avant la formation des Alpes !
Enfin, René nous emmène au vieil Esclangon, pour admirer le panorama du Vélodrome, qui n’a de commun que le nom avec un certain stade…
Celui-ci nous parle de soulèvements anticlinal et synclinal, avec ses strates penchées comme des pistes cyclistes dans une montagne qui est comme un grand livre de géologie ouvert devant nos yeux.
Dans ce temps-là, les mammifères étaient encore inconnus.
La Terre était brutale et inhospitalière ; mais le miracle, c’est qu’elle portait en elle les germes de vie pour nous accueillir, après une succession de périodes.
Retour en 2019…et aux voitures. Petit détour par un « beau bar » à Digne, pour finir la journée ensemble.
Cette balade géologique est réussie, grâce à notre professeur passionné et son collègue érudit, le spécialiste de la Pangée… : merci René , Guy. ! et Robert .